Découverte du chauffage au bois en Dordogne, samedi 3 décembre 2005

 

   Aujourd’hui, le bois est une énergie souple d’utilisation qui permet aux chaufferies de fonctionner de façon automatisée et avec une autonomie de plusieurs jours.

 

Le département de la Dordogne a choisi de structurer une filière Bois énergie en      récupérant les déchets produits par les forêts et l’industrie du bois pour les transformer          en combustible moderne, compétitif. Ceci avec l’appui de l’ADEME, du Conseil Régional et du Conseil Général de la Dordogne.

 

Planning du voyage :

Le voyage a été organisé le 3 décembre 2005 par le collectif alternatives énergétiques 47  : 

- Visite d'une usine qui produit des granulés de bois à 9h15 (Ste Sabine

- Visite d'une maison de retraite chauffée au bois à 11h15 : Le Bugue

- Meyral : repas avec le maire, 2 producteurs de plaquettes

- Visite du réseau de chaleur qui chauffe école, logements, mairie etc.. à 14h en compagnie de M.Dutard maire de Meyral et de M.Langlois responsable bois-énergie pour la FDCUMA

- Visite de la nouvelle chaufferie alimentée par des plaquettes de bois au collège de BELVES à 15 h 30

 

Objectifs du voyage :

1 - Passer une journée instructive et chaleureuse - par les échanges entre les 50 personnes partageant 8 h de leur temps de repos et un peu - par les visites de chaufferies alimentées par des plaquettes de bois.

2 – Découvrir des exemples d’alternatives énergétiques à adapter chacun à ses territoires privées et collectifs.

4 – Trouver des réponses à la désertification des campagnes en créant des débouchés aux créations de richesses en zones rurales : les plaquettes et les granulés de bois pour chaudières et poêles.

5 – Générer des plans bois dans le Lot & Garonne :

4-1 Production et stockage de plaquettes

4-2 Production et stockage de granulés de bois

4-3 Promouvoir la consommation de ces 2 produits de la forêt :

            Dans des chaudières et poêles individuels et collectifs

            Dans des réseaux de chaleur

 

Préambule :

Une cinquantaine de personnes se sont rencontrées lors de ce périple.

Cette forme de tourisme industriel à vocation militante pourrait s’appliquer à bien d’autres domaines car la décentralisation génère dans notre pays des exemples d’aménagements des territoires adaptables au Lot et Garonne dont les potentiels (bois, solaire, huiles végétales pures carburant, éoliennes, …) sont souvent inexploités.

La liste des contacts est disponible par mail : collectifenr47@free.fr

Un reportage photo sera aussi disponible par mail ; nous visionnerons le film lors de notre prochaine réunion début janvier 2006. Il sera disponible sur DVD avec une compilation de documentaires « télés » fin janvier.

A tous les participants, nous vous serions gré de nous informer sur les éventuelles réalisations ou projets qui aboutiraient dans l’année 2006.

Le Plan Bois Energie développé en Dordogne vise à l’installation de chaufferies centrales aux bois dans des établissements du secteur tertiaire tels les maisons de retraite, les hôpitaux et le patrimoine bâti des collectivités locales. Voir le Plan Bois Energie sur www.cg24.fr ou www.perigord.tm.fr

 

Deux approches économiques :

A chaque installation d’un réseau Chaleur Bois, c’est toute une activité locale qui est générée. Ainsi la construction de la chaufferie fait appel à des artisans locaux, l’approvisionnement en combustible à des scieurs, des industriels du bois et des agriculteurs organisés en CUMA, l’entretien de la chaufferie à des agents d’entretien ou des employés communaux.

L’activité générée au plan local représente environ 40 % du montant de l’investissement global.

Les acteurs s’inspirent des expériences et réalisations des pays de l’Est et de l’Europe du Nord.

 

1 - Les granulés de bois :

            Le pouvoir calorifique dépend du taux d’humidité : 30 % pour les plaquettes, 8 % pour les granulés.

            2 kg de granulés de bois ont une équivalence énergétique de 1 litre de gazole rouge (FOD). Ils sont commercialisés en sac de 15 kg à 250 €/tonne ou en vrac à 130 €/tonne, prix HT départ Sainte Sabine en Dordogne. Avec une TVA à 5,5 % et un coût de transport de plus 15 % sur 50 km, le litre d’équivalent gazole est de 0,61 € pour le conditionnement en sac et de 0,32 € pour le vrac soit dans ce cas une économie de 0,28 €/L de gazole rouge actuellement à 0,6 €/L.

            Une chaudière à granulés de 13 kW coûte 8 000 € dont 4 000 à la charge du particulier. Pour une consommation annuelle de 1 500 L de gazole rouge, un tel investissement est remboursé en moins de 10 ans. La durée de vie des chaudières est estimée à 20 ans.

 

2 - Les plaquettes forestières : nécessité d’un plan bois et d’initiatives des collectivités territoriales.

Une tonne de plaquettes forestières génère une heure de travail pour un agriculteur et ses machines.

Cette tonne représente un équivalent énergétique de 330 L de gazole soit un PCI (1) de 3 300 kWh/tonne à 30 % d’humidité.

Elle coûte livrée 66 € TTC (TVA 5,5 %), ce qui fait le litre de gazole à 0,20 €/L au lieu des 0,6 € de cet été (aujourd’hui le gazole a baissé : il est à 0,55 € TTC/L).

            Aujourd’hui une chaudière polycombustible à plaquettes forestières de 35 kW vaut 12 000 € TTC. Elle bénéficie d’un crédit d’impôt ou équivalent de 50 % soit un investissement de 6 000 €. Le remplacement d’une chaudière gazole utilisant 1 500 L de gazole par an génèrerait une économie en carburant de 600 € / an si le gazole se maintien à 0,6 €/an et si le différentiel plaquettes – gazole rouge est de 0,4 €/L ; ce qui est fortement probable.

            Un tel investissement est donc « remboursé » en 10 ans pour un particulier.

            Ceci n’a de sens que s’il existe un plan bois à proximité, c'est-à-dire un ensemble cohérent de production de plaquettes par un groupe d’agriculteurs en CUMA bénéficiant d’une aide à l’achat de la déchiqueteuse, du stockage intermédiaire des plaquettes pour passer de 50 % d’humidité à moins de 30 %. Plus un groupe de chaudières privées et collectives capables d’absorber une production minimale de plaquettes : 1 000 tonnes par an.

            20 % serait utilisé par les agriculteurs pour leurs besoins privés et agricole (boucanage du tabac, chauffage de serres, séchage de grains, ….)

            60 % serait utilisé par les collectivités selon les exemples visités en Dordogne ou ceux du Lot (Quercy énergies)

            Les particuliers utiliseraient les 20 % autres soit 45 familles.

 

            L’importance de cette planification est ici mise en exergue à côté de l’indispensable implication des collectivités : le Conseil Général du Lot et Garonne gère 28 collèges comme celui de Belvès dont nous avons visité la chaufferie alimentée au plaquettes forestières (8 000 € d’économie sur le gazole/an et par collège).

            La gestion de la ressource en bois fait aussi partie du plan : il faut 7 ans à des rémanents pour se régénérer. Il faut planter et entretenir des haies et de bosquets en terrains peu fertiles ou déjà réinvesti par la nature. Il faut organiser la récupération des houppiers et des branchages des chantiers d’élagage et de coupe. Il faut récupérer la partie ligno cellulosique des déchets de jardins (6 000 m3 / an pour la Collectivité d’agglomération Agenaise).

 

Autres « évènements » :

 

Nous projetons de visiter à Puymirol 47 les installations d’Alain LOUBIOU :

            Une chaudière polycombustible dont les tourteaux gras et les graines

            5 m² de capteurs solaires eau chaude permettant l’arrêt complet de la chaudière 6 mois par an.

Si cette visite et les autres évènements organisés par le Collectif vous intéressent laissez vos coordonnées mails.

Journées Portes ouvertes de maisons « écologiques : 3 et 4 juin 2006.

Si vous souhaitez rejoindre et aider le Collectif, voici nos coordonnées :

 

05 53 95 02 92- 05 - 53 67 85 93– 06 83 36 19 16

collectifenr47@free.fr

148, rue Gérard Duvergé, 47000 Agen 

http://collectifenr47.free.fr/indexENR47.htm

 

            (1) PCI : Pouvoir Calorifique Inférieur : c’est l’énergie disponible. Le PCS incluse les chaleurs vives et de condensation des fumées : PCS = PCI x 1,1

            (2) Il faut remarquer le soutien financier (41 738 €) du Conseil Général du Lot et Garonne (DM2 2005) pour une entreprise privée : l’EARL du Relais à Andiran qui installe une chaudière à bois pour chauffer 4,2 ha de serres de production de tomates (voir le dossier constitué par le Collectif sur cet investissement).